En plus du PNB, plusieurs partis collaborationnistes sont autorisés par l’occupant au printemps 1941. Comme ailleurs en Bretagne, ces « partis nouveaux » pro-nazis ne sont que des groupuscules comptant peu d’adhérents, quelques dizaines de militants chacun tout au plus. Ainsi, dans les Côtes-du-Nord, entre 1941 et 1943, les effectifs cumulés d’adhérents de ces partis collaborationnistes auraient oscillé entre 600 à 800 environ, soit moins de 0,15 % de la population totale. Ces chiffres ne prennent pas en considération la multiappartenance fréquente de certains militants. Le collaborationnisme politique et militaire a donc été très marginal dans le département, mais il faudrait ajouter les délateurs anonymes malheureusement assez nombreux, comme le souligne d’ailleurs à plusieurs reprises le Préfet des Côtes-du-Nord.
Qui étaient ces « collabos » ? Le recrutement au sein de ces partis est essentiellement masculin (d’âge mûr ou de moins de 30 ans) et urbain. Dans les Côtes-du-Nord, on constate une surreprésentation des élites (patrons et professions libérales) et des classes moyennes urbaines (artisans-commerçants). En revanche, les paysans et les ouvriers y sont très peu présents. Les motivations de l’engagement sont diverses : idéologiques mais aussi bassement matérielles (pouvoir, argent).