Mémoire Résistance et Déportation dans les Côtes-du-Nord

Partis rivaux et rejetés

Ce qui caractérise ces partis groupusculaires, outre leur faible activité et leur rejet par la population, ce sont leurs rivalités violentes en dépit d’un choix idéologique commun.

On peut distinguer, comme le fait d’ailleurs le Préfet des Côtes-du-Nord dans ses rapports sur les activités des groupements politiques autorisés en zone occupée, deux catégories de mouvements au sein des partis collaborationnistes, le Parti National Breton occupant lui une place à part dans ce paysage de la Collaboration :

D’un côté les « partis nouveaux » ouvertement fascistes : RNP (Rassemblement National Populaire), MSR (Mouvement Social Révolutionnaire) et PPF (Parti Populaire Français), Parti Franciste. Ces partis, aux effectifs très limités, urbains et plus jeunes, sont marqués par une forte concurrence et des tentatives de noyautage : dans les Côtes-du-Nord, le RNP de Marcel Déat est absorbé par le MSR de Deloncle à la fin 1941, lui-même phagocyté par le PPF de Doriot en 1942 ; en 1943, un nouveau RNP est relancé par quelques néo-socialistes. Le Francisme de Bucard est très peu implanté.

De l’autre, le groupe « Collaboration », aux effectifs plus fournis, qui a le soutien officiel des autorités de Vichy et qui attire des notables pétainistes, en général plus âgés.

Cependant, malgré ces différences, collaborateurs pétainistes et collaborationnistes ultra se retrouvent dès 1941-1942 au sein des Amis de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF), patronnée par Vichy : ils sont 250 à 300 dans le département. Animée par le très actif Alfred Zeller d’Erquy, elle recrute cependant très peu de volontaires pour le front russe mais développe une virulente propagande antisémite.

Au début de 1944, à part les derniers fidèles, les partis collaborationnistes s’effacent. Une poignée de jeunes fanatisés forment des milices paramilitaires et certains combattent les maquis aux côtés des Allemands.

Rejetés par la population, les locaux puis les militants de ces partis collaborationnistes deviennent des cibles de la Résistance dès 1942.

 
Sommaire
dimanche 15 février 2009
par LE GUYADER Eric
Les "terroristes" punissent les collaborateurs et pro-allemands (décembre 1943-janvier 1944)
Alain Le Grand, Alain Le Berre, La BRETAGNE à l’épreuve, Ed. Daoulan, 1992, p. 369-383.

lire la suite de l'article