Le démarrage du STO étant un échec, les exemptions diverses initialement accordées (enfants de paysans, inscrits maritimes, étudiants…) sont supprimées dès juin lors de la 3e opération Sauckel (mai-octobre 1943) qui prévoit 220 000 hommes supplémentaires pour travailler en Allemagne.

Désormais toutes les familles sont concernées. L’hostilité devient générale, et malgré une véritable « chasse à l’homme », il y a très peu de départs pour l’Allemagne : peut-être 300 à 400 départs dans les Côtes-du-Nord. Le 10 juillet 1943, le Préfet signale 4 601 réfractaires au STO et seuls 369 ont été arrêtés car gendarmes et policiers français sont nombreux désormais à s’arranger pour faire prévenir les intéressés. La passivité voire la complicité des gendarmes est évidente : ainsi, au bureau d’embauche de Lannion, placé sous la responsabilité d’une autrichienne Irène Gross, seuls 15 % des requis auraient pris le chemin de l’Allemagne.

Dans le même temps, la Résistance multiplie la propagande contre le STO ainsi que les attaques de mairies afin de voler les listes de recensement et se procurer des tickets pour nourrir les réfractaires. Cette faillite du STO réjouit l’opinion et contribue à renforcer les rangs de la résistance locale. La 4e action Sauckel en 1944 aboutit à des résultats encore plus catastrophiques pour l’occupant (quelques dizaines tout au plus lors de rafles).

Au total, les quatre opérations Sauckel de 1942 à 1944 auraient fourni dans le département 2 200 travailleurs maximum.