Dans les départements, ce sont les préfets qui sont les pivots de tous les pouvoirs et sont chargés de mettre en œuvre la Révolution nationale. Trois préfets se succèdent de 1940 à 1944.
Le préfet Jacques Feschotte administre les Côtes-du-nord de juin 1940 à avril 1943. C’est un fervent partisan de la révolution nationale qui dès la mi-juillet assure le gouvernement de son « profond dévouement ». Très hostile au gaullisme et bien sûr à la résistance comme à l’autonomisme breton, il s’efforce d’appliquer avec zèle les grandes orientations du régime tout en cherchant à défendre ses administrés face aux Allemands. En 1943, il permute avec son collègue du Var où il se fait très discret et sera simplement assigné à résidence à la Libération.
Son successeur, André Lahillonne, sous-préfet de Toulon, puis préfet du Var en 1941 ne reste en poste que quatre mois. Muté dans le département en avril 1943, Il est arrêté par la police allemande le 10 août suivant. Ce fonctionnaire, nommé au moment des difficultés du STO et de l’organisation des mouvements de Résistance dans les Côtes-du-Nord, rend froidement compte de l’échec consommé de la Révolution nationale depuis plusieurs mois. Il reprendra la carrière préfectorale après 1945.
Le 3e préfet, M. de Villeneuve ne dure guère plus longtemps : appartenant à un réseau de Résistance, il est à son tour arrêté par la Sûreté allemande le 14 mai 1944 et déporté en Allemagne. Alors que le pouvoir réel échappe au régime de Vichy, le préfet de Villeneuve n’est pas remplacé. Son secrétaire général, en liaison avec la Résistance, assure l’intérim jusqu’à la Libération.
Les préfets sont assistés dans leur fonction par des sous-préfets dont la « valse » est fréquente pendant la guerre. La plupart s’en tiennent à leur travail de fonctionnaire, sans plus, nouant des relations avec les milieux résistants en 1943 ou 1944.
Dans un premier temps, police et gendarmerie obéissent au régime mais sans zèle excessif. Une seule exception, celle de Flambard, le chef de la brigade de Guingamp qui pourchasse les résistants et les réfractaires, à la fin 1943 et au début 1944. Mais depuis plusieurs mois déjà, la plupart des gendarmes ferment les yeux sur les actions illégales et font souvent prévenir les réfractaires au STO avant de venir les arrêter. Plusieurs gendarmes rejoindront les maquis en 1944.