Tandis que loin du front, les soldats bretons s’installent dans une « drôle de guerre » vite démoralisante, la Bretagne voit l’arrivée dès septembre 1939 d’une première vague de réfugiés du Nord de la France.
La population des Côtes-du-Nord s’est accrue ainsi de 125 000 personnes en quelques jours, réparties dans le département puis hébergées dans des baraques, chez l’habitant ou dans des membres de la famille. Cependant la plupart de ces réfugiés de la première heure rentrent rapidement chez eux avant la fin de 1939.
Néanmoins, la population locale doit faire face à la montée des prix et aux premières gênes de ravitaillement provoquées par la mobilisation des hommes ainsi que les achats de l’armée. Pour autant, l’approvisionnement de la population civile ne pose pas encore de réels problèmes et le Préfet s’efforce de mettre en œuvre les décrets sur l’organisation de la Nation en temps de guerre.
« Les écoles vont rouvrir leurs portes. La rentrée s’annonce normale » indique le Préfet. Ce n’est pas tout à fait vrai : le lycée Le Braz, par exemple, fait sa rentrée avec 15 jours de retard et doit gérer tant bien que mal les nombreux élèves réfugiés.
Mais, ce qui préoccupe davantage les autorités, dès septembre 1939, c’est l’attitude du Parti Communiste Français (PCF).